CHUCK BERRY : Same (2017)
Ainsi donc Chuck Berry a tiré sa révérence le 18 mars, et, comme un augure bon ou mauvais, lui qui n’avait pas sorti un album studio depuis 1979, avait enregistré un nouvel opus pour ses 90 ans en octobre dernier dans le but inavoué de torcher le standard rock ultime. Au risque d’être cruel on se demande à quoi sert ce dernier enregistrement. On parle là du mec qui a écrit entre autres « Johnny B. Goode », « Maybellene », « Nadine », « You Never Can Tell », « School Days », « Back In USA », autrement dit les classiques du rock. Le genre de morceaux qui s’incrustent dans l’inconscient de tout rocker de 7 à 97 ans. En étant clément on peut sauver les deux premiers morceaux « Wonderful Woman » et « Big Boys », le second surtout qui reprend les bons ingrédients de la cuisine rock’n’roll de l’homme de Saint-Louis. Ensuite c’est l’ennui, avec un alignement de recettes et de clichés comme « Lady B. Goode » qui se veut une suite à « Johnny B. Goode". Consternant. Certes le gars est un vieux roublard, on le sait, des centaines d’anecdotes sont là pour le démontrer. Un peu comme les concerts donnés avec des musiciens recrutés le jour même sur place, payés au lance-pierre, trop heureux de jouer quelques minutes derrière une légende. Alors soyons clair, inutile de gaspiller du bon argent pour les derniers accords de l’homme au pas de canard. Mieux vaut chercher du côté des années Chess, quand au 2120 Michigan Avenue à Chicago, il a gravé les hits de légende dans ce studio mythique.
Michel Bertelle